Accompagner les organisateurs des JOP 2024

 

Une interview
de Julien SIGWALD

Directeur des Opérations Multimodales

 

Portrait de Julien SIGWALD

Une interview Mobily-Cités – MMT Mai 2022

Déjà actif lors de plusieurs grands évènements comme la Coupe du Monde football féminin en 2019 ou la Ryder Cup, Kisio va travailler sur l’organisation des transports pour les JOP 2024 en Île-de-France. Un soutien logistique qui contribue au bon déroulement des compétitions.

Mobily-Cités : Quel est l’apport de Kisio dans la gestion des mobilités ?

Julien SIGWALD : Kisio intervient en appui des opérateurs de transports pour produire les services périphériques garantissant une bonne expérience voyageur sur l’ensemble de leur trajet. Nous sommes présents sur la gestion des gares routières, des PC transports, des abris à vélo, la supervision de navettes autonomes, etc. Nos PC transport agissent comme des organes de coordination quand il y a un besoin de substitution sur le réseau ferroviaire par la route en cas de travaux ou d’aléas. Enfin, nous intervenons à l’occasion d’événements importants, souvent sportifs, pour organiser le transport des officiels ou des participants, comme les Jeux olympiques de 2024 par exemple.

Quelle expertise apportez-vous dans cette organisation des transports ?

Que ce soit pour des substitutions routières ou la mobilité événementielle, notre expertise repose sur quatre piliers. Tout d’abord la préparation technique et la prise en compte des contraintes. Celles-ci sont variées : dans un environnement urbain, les obstacles sont nombreux et nous efforçons de maintenir une expérience voyageur de qualité. Ensuite, la planification. Nous estimons le nombre de véhicules nécessaires en fonction du nombre de passagers attendus. Pour l’Ile-de-France, nous travaillons avec 45 transporteurs référencés, et 1 000 à l’échelle du pays. En fonction de la zone couverte, nous allons les solliciter en leur demandant un, cinq ou dix véhicules en fonction des besoins. Le 3e pilier et la mise en place. Une fois l’étude réalisée, nous identifions les moyens : partenaires, personnel sur place, avec des régulateurs sur les points clés de prise en charge des voyageurs. Nous intervenons également dans la formation des transporteurs, nous leur partageons les consignes via un road-book. Enfin, le dernier pilier est l’opérationnel. Selon les cas, nous utilisons des outils de géolocalisation pour être plus réactifs en cas d’aléas.

Comment préparez-vous les JOP de Paris 2024 ?

Nous sommes déjà intervenus sur plusieurs grands évènements par le passé : Journées mondiales de la Jeunesse en 2016, Coupe du Monde féminine de football 2019, mais aussi Euro 2016 et Ryder Cup. Lors de ces compétitions, nous étions en charge d’organiser le transport de toutes les équipes nationales, de leurs staffs, des arbitres, des officiel. Pour la Coupe du Monde féminine de football, nous avions entre quatre et cinq personnes impliquées sur l’évènement en fonction des jours pour mettre en place plus de 700 services. Concernant les JO 2024, nous commençons à les préparer avec la SNCF. Et pour la Coupe du Monde de rugby 2023. Quel que soit l’événement, les contraintes macro sont fixées par l’organisateur. Il y a ensuite une première analyse faite par l’opérateur, par exemple la SNCF, et nous apportons notre expertise. Lors de chaque grand évènement, nous sommes amenés à réaliser des reconnaissances et des marches à blanc en amont pour ne pas faire d’erreur le jour J. Les équipes doivent être à l’heure pour leur match.

Comment l’expérience acquise vous aide-t-elle à affirmer votre accompagnement ?

Les retours d’expérience cumulés au cours de nos missions nous ont permis de développer un outil maison qui s’appelle Sub.io. À partir de toutes les données acquises, nous sommes de plus en plus précis afin d’ajuster au mieux notre offre de service à la hausse ou à la baisse. Par exemple, dans le passé, la SNCF annonçait en amont le besoin et nous prenions ces éléments comme une donnée brute. Aujourd’hui, nous pouvons dire : « Sur telle prestation l’année dernière, vous aviez eu un volume important de passagers, donc il faut adapter le nombre de véhicules à la hausse ». Nous pouvons également aménager plus finement les dessertes grâce à nos contrôles de terrain réguliers et à cette base historique. La géolocalisation nous aide aussi, même si la multiplicité des systèmes rend les données difficiles à exploiter.

Kisio accompagne la création de centrale de mobilité régionale. S’agit-il d’un outil d’avenir pour les transports en commun en Ile-de-France ?

L’avenir, c’est tous les modes de transport et la façon dont nous allons réussit à les faire fonctionner ensemble. Récemment, nous avons gagné l’appel d’offres pour la centrale de mobilités de la Région Centre-Val de Loire. Il s’agit de regrouper l’information et la réservation de tous les modes de transport (transport scolaire, transport à la demande, lignes régulières de bus…) sur le territoire. Avant l’entrée en vigueur de la loi Maptam en 2015, ces éléments étaient gérés au niveau du département. Globalement, les nouvelles technologies vont bouleverser l’information voyageur, améliorer l’expérience et offrir de nouvelles possibilités de mobilités. Notre rôle est celui d’agitateur d’idées, pour aider les autorités organisatrices de mobilité puissent proposer le bon service avec la bonne fréquence, le bon mode de transport, le bon moyen de stationnement, et que le transport en commun procure un sentiment de liberté similaire à celui de la voiture.

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