Depuis 2021, les agglomérations de plus de 150 000 habitants sont dans l’obligation de créer des ZFE-m. Ces Zones à Faibles Émissions mobilité visent à réduire les pollutions liées au trafic des véhicules les plus polluants pour protéger l’environnement et la santé humaine. Elles devront être mises en place d’ici le 31 décembre 2024. Si la loi impose la création de ZFE, ce sont les territoires qui sont chargés de les mettre en œuvre localement. Territoires et opérateurs de transport se doivent donc de préparer la transition pour relever ce nouveau défi. Tour d’horizon des opportunités offertes par les ZFE avec Bérangère Fine, Responsable de comptes chez Kisio.
Bérangère FINE
Responsable de comptes
Une ZFE, comment ça marche ?
Les ZFE constituent un outil réglementaire de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Leur mise en place vise à développer la circulation de véhicules propres. À la clé : une amélioration de la qualité de l’air et de la qualité de vie. Les ZFE ont été introduites par la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 et renforcées par la loi climat et résilience de 2021. (Retrouvez un récapitulatif sur la réglementation relative aux ZFE sur le blog Les Experts HSE Perform)
Des ZFE ont d’abord été mises en place dans une dizaine de métropoles. Aujourd’hui, les agglomérations de plus de 150 000 habitants sont aussi dans l’obligation de se doter d’une ZFE, à horizon 2025. « Le déploiement de cette mesure est progressif. Les véhicules sont classés en 5 catégories et la limitation touche en priorité les véhicules les plus émetteurs de gaz à effet de serre », souligne Bérangère Fine, Responsable de comptes chez Kisio. « Le défi, c’est que chaque territoire a la liberté de définir comment mettre en place sa ZFE : quels systèmes de contrôles (automatisés ou non), quels dispositifs d’accompagnement comme les aides à la conversion ou à l’achat d’un vélo électrique… La bonne définition de la ZFE, c’est celle qui prend en compte tous les paramètres du territoire ».
Les ZFE : un outil pour valoriser les territoires
Pour les Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM), les ZFE constituent une opportunité de renforcer l’attractivité de leur territoire. En encourageant la circulation de véhicules plus propres, les ZFE dessinent une ville qui bénéficie d’une circulation apaisée, d’une qualité de l’air améliorée et d’une offre de mobilité enrichie. En effet, les territoires se doivent de proposer des solutions de déplacement alternatives dans le périmètre de la ZFE pour les véhicules qui ne seront plus autorisés à circuler. Favoriser l’intermodalité et la multimodalité sont des pistes pour assurer l’accès de tous aux services présents dans le périmètre. À terme, les ZFE auront un impact sur l’urbanisme : les territoires vont adapter les espaces publics à une circulation moins dense. Il s’agit donc d’une opportunité à saisir pour dessiner la ville de demain.
Enrichir l’offre de mobilité
Les ZFE ont pour conséquence de faire évoluer les habitudes de mobilité des citoyens. Dans ce contexte nouveau, les opérateurs de transport ont tout intérêt à se saisir de cette nouvelle obligation pour faciliter le report modal des véhicules individuels vers des modes de transport partagés. C’est une incitation à concevoir et développer des offres spécifiques, par exemple pour les trajets domicile-travail. Par ailleurs, le passage aux ZFE implique des changements dans les flottes de véhicules. Il s’agit d’entrer dans des démarches de verdissement pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, en s’équipant de véhicules électriques par exemple. C’est en adoptant une approche proactive que les opérateurs pourront relever ce défi environnemental, économique et logistique.
Et les citoyens ?
La ZFE est bien souvent perçue comme une simple interdiction de circuler. C’est pourquoi il est nécessaire d’accompagner le changement et susciter l’adhésion à ce mécanisme qui a déjà été adopté par plus de 200 métropoles européennes. À terme, les ZFE vont façonner les villes pour offrir un cadre de vie plus apaisé et plus sain aux habitants. La force des ZFE réside dans leur adaptation aux spécificités de chaque territoire. C’est une opportunité formidable de repenser l’offre de mobilité globale sur chacun de ces territoires, en associant à la réflexion les citoyens pour la co-construire avec eux.