Interview Melina Spiga, Consultante Mobilité Responsable
Le vélotaf consiste à aller et revenir du travail en vélo. Cela représente 2 à 3% des trajets domicile-travail en France (contre 55% à Copenhague !) ; avec de fortes disparités territoriales. Strasbourg, Bordeaux, Nantes, La Rochelle par exemple dépassent les 7% ; alors que Saint-Etienne peine à atteindre le premier %.
La part modale du vélo est naturellement plus élevée en ville. Nombreuses sont celles qui ont développé des infrastructures adaptées : les voies vélo, mais aussi les zones de circulation limitées à 30km/h.
Les zones périurbaines, dans lesquelles on retrouve beaucoup d’entreprises, ont un fort potentiel de développement du vélotaf – collectivités et entreprises peuvent faire changer cela.
Plein de choses peuvent être faites et articulées dès lors qu’une entreprise en a envie. Dans le cadre d’un PDM (plan de mobilité), l’idéal est de s’appuyer sur l’étude des mobilités des collaborateurs. Qui habite à moins de 10 km ? Quelles sont les contraintes et opportunités sur ce cercle ?
Vis-à-vis des collaborateurs, l’entreprise peut par exemple mettre en place :
– Une flotte de vélos de services partagée pour les déplacements professionnels en journée ou pour un déplacement travail/domicile ponctuel, comme Cyckleo ou fredo
– La dotation de vélos de fonction
– Le soutien financier à l’achat d’un vélo, aux abonnements de vélo libre-service ou de location de vélo longue durée comme Veligo
– Un parking vélo sécurisé et matériel de réparation
Mais au-delà de ces dispositifs, je crois beaucoup en l’organisation d’événements autour du vélo et la création de communauté de vélotafeurs.ses : sortie collective de remise en selle, atelier prévention des risques, atelier réparation, …
Pour aller plus loin, l’entreprise peut aussi se rapprocher de sa collectivité territoriale pour participer aux schémas d’aménagement et faire valoir ses revendications et propositions.
La palme de l’initiative, je la remets à l’opération vélodacieuse, menée par l’association Femmes en mouvement. L’idée était d’amener les candidats aux élections municipales à réaliser un trajet vélo pour expliquer les ressentis en tant que femmes d’âges variés dans l’espace public. Les femmes restent moins utilisatrices du vélo que les hommes, il y a un grand axe de progression.
La palme de la start-up, je la remets à Pony ! La start-up propose de devenir propriétaire d’un vélo ou d’une trottinette en libre-service. L’objectif : mettre fin aux problèmes de vandalisme constatés dans les grandes villes… tout en remplissant le portefeuille des propriétaires.
Le Swimtaf peut-être pas, mais le Canotaf, oui ! Beaucoup de villes disposent d’un cours d’eau exploitable. Canoë ou Paddle pourraient alors se développer dans le contexte actuel !